Ce 10 Juin commence sur les chapeaux de roues pour moi mais il a été très éprouvant.
Je sors du boulot à 2h30 du matin, et lorsqu'un collègue voit les flashs au loin il me dit "tu vas pas y aller quand même on est crevé là". Et bien si, c'était mal me connaitre lol.
Retour à la maison en express pour récupérer le matos. Je matte le radar et je vois une cellule assez énorme très proche des côtes au niveau de Six-fours-les-plages. Je me dis que là haut ça doit être un festival (ce qui s'avéra vrai, une personne postée là haut à même vu sa photo du pillonage de toulon passer aux infos). Ni une ni deux, je fonce sur l'autoroute pour aller l'intercepter sur le fort. Mais manque de pot, une très sévère averse me barre la route alors qu'il n'y avait rien au radar. Je m'arrête en catastrophe sur une aire pour voir ça et en effet c'est trop tard. La cellule a avancé et Six-fours est sous le noyau de précips et de foudre. Impossible donc de faire quoi que ce soit de là bas, et je vois de plus en plus de flash sur ma droite coté La Ciotat. Je prends la première sortie et je retourne sur La Ciotat (d'ou je viens...) pour aller me poster sans grand espoir au sémaphore. Le potentiel est énorme mais le sémaphore situé en altitude est un pari très risqué car la plupart du temps c'est inchassable là haut (vent de fou, pluie à l'horizontale, brouillard etc...).
Après au moins 6 tentatives qui n'ont jamais payé, celle-là sera la bonne. Il faudra se battre contre les élements pour avoir des photos mais pas de brouillard. Je sors parapluie, t-shirt pour protéger l'appareil de la pluie, je chausse le 35mm car sa lentille est bien en retrait, et je commence à shooter sous une pluie modérée mais poussée par un vent fort.
Ca y est ! je l'ai ! LE cliché que je voulais depuis 3 ans !
La vue plongeante sur la ville de La Ciotat en nocturne avec le chantier naval et le bec de l'aigle visibles à droite, et le coup de foudre au milieu de tout ça.
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Je me dit qu'à être là, autant doubler la photo :
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Sauf que là ce quintuple impact simultané au loin était au moins un sextuple impact vu qu'il a lâché une de ses tentacule à moins d'un km derrière moi en mer, me laissant au passage son carractéristique GZZ GZZ sur le parapluie qui a fait doubler mes pulsations cardiaques en une seconde ! Probablement un traceur ascendant. J'etais pourtant bien loin et je ne pensais pas être dans la zone de danger, d'autant plus qu'au sémaphore un mat de plus de 15 mètres de haut se trouvait à moins de 100 mètres de moi. Après ce coup de canon je me tire donc de là haut ou je ne me sens jamais vraiment rassuré pendant un orage.
Je me repositionne dans les calanques de Figuerolles pour tenter une 2ème photo que je veux depuis longtemps.
La foudre tape à droite mais je prends la décision de ne pas la cadrer, et de cadrer en face de moi, le bec de l'aigle et le rocher à la tête de chien. Même si je n’attrape que 5% de la foudre de cette cellule, je veux soigner la compo. Je m'en mords littéralement les doigts quand un magnifique quadruple impact proche me passe sous le nez mais tant pis ! Juste après la récompense tombe.
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La suivante a été un peu gâchée par une manche du t-shirt de protection de l'apn qui a voulu faire un coucou pour la photo... mais la compo était vraiment top donc je l'ai gardée quand même. Vous avez au premier plan le célèbre Rocher à la tête de chien devant le bec de l'aigle au second plan, et l'ile verte derrière. Elle n'est techniquement pas parfaite mais le pari est réussi.
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Toute une série s'en suit, bonnes et moins bonnes.
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Tout en continuant les clichés je suis le radar et je vois que la cellule prend des proportions extraordinaires compte tenu du fait qu'elle n'était pas vraiment prévue. Elle adopte une nature supercellulaire (confirmé par ceux qui étaient positionnés devant et ont pu voir une belle jupe sous un meso persistant au lever du jour.
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Je remarque un caractéristique écho en crochet, et je ne suis pas le seul. Ceux qui l'ont suivi sont quasiment surs qu'il y avait une tornade ou une trombe sous le rideau de précips. Malheureusement impossible à vérifier.
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Cette cellule violente va s'acharner sur la côte varoise jusqu'à 9h du matin ! Elle était née aux alentours de 1h-2h du mat. Une belle longévité donc.
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Sur mon spot l'activité électrique faiblit et s'éloigne peu à peu à cause d'un regain phénoménal plus à l'est.
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De grands spiders qui passent dans mon cadre sous une pluie forte stratiforme me laissent penser que c'est bientôt la fin.
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L'activité électrique n'est plus que lointaine, il pleut toujours et je suis trempé comme une soupe en me gelant les miches à 5h30 du matin.
Le potentiel est toujours là, toujours énorme. La cellule est à son paroxisme vers Toulon. Le problème est que le panache immense et ses précips sont de mon côté. Si je veux tenter la moindre photo de cette cellule qui doit être cependant magnifique, j'ai plus de 100km à faire pour quasiment traverser le Var et me placer devant elle. Je jette l'éponge et la laisse à ceux qui sont déjà en place. Il ne serait pas prudent de faire autant de route vu mon état de fatigue. Je rentre me coucher au lever du jour.
Une chasse exténuante mais payante. le plus difficile a gérer ayant été la pluie soutenue qui me forçait à rester vigilant et à nettoyer mon objectif toutes les 2-3 poses tout en protégeant le reste du matériel (sauf le photographe lol).
