J'en appelle à vos bons souvenirs et surtout vos petites archives concernant un orage qui a sévi le Jeudi 23 Juin 2005 dans l'après-midi sur la région parisienne et qui m'a fortement marqué. On retrouve quelques brefs récits sur le net, des analyses de situ qui témoignaient d'une conjonction d'éléments qui ont véritablement engendré une bombe sur Paris et l'Ouest francilien. Pluie tropicale diluvienne, nuit noire à 18h deux jours après la journée la plus longue de l'année, et un CB digne d'un champi d'explosion atomique. Ce qui était le plus frappant, c'est la vitesse à laquelle cet orage est apparu. Je n'ai vécu le phénomène indirectement et par séquences mais c'était clairement très très impressionnant, voire même anxiogène (précisons qu'à l'époque, je ne suis pas du tout dans le trip prévisions et n'avais pas du tout vu venir le truc. Sûrement le déclic pour être ici par la suite
. Tel que c'est resté gravé, voici le déroulement de cette après-midi hallucinante:La journée a été caniculaire, près de 35 degrés dans Paris. J'ai un rdv à 15h et le ciel est d'un bleu limpide, ça sent bon l'été et les filles sont belles. Quand je sors environ 1h/1h30 plus tard, le temps est déjà en train de tourner. Il fait super lourd. Porte de St-Cloud, le nez en l'air, je vois l'impressionante masse cumuliforme qui bourgeonne de partout nous écraser de son obscurité. Une vraie cocotte minute! On voit les choux fleurs grossir à vue de nez. Il nous assène déjà des roulements de tonnerre bien sourds et là je me dis que ça va être du costaud. J'hésite à rester le regarder terminer sa formation et laisser éclater sa rage. Malheureusement j'ai un train à prendre Gare du Nord dans pas longtemps. Je finis par me dire que je le verrai de là-bas, je n'ai pas si loin à faire et je rentre dans le métro, sans totalement mesurer l'ampleur de ce qui allait se préparer à l'extérieur.
Ce n'est qu'en arrivant à la Gare du Nord que j'ai été abasourdi. Avant d'arriver aux plateformes de trains et ce, depuis les couloirs du métro, j'entendais déjà ce bruit que je n'identifiais pas au début. Comme une foule immense qui acclamait dans un stade lointain et plus je m'approchais de la surface des départs, plus j'étais aussi frappé par la luminosité inhabituelle en cette période de la journée. Ce n'est qu'en voyant les gouttes (que je n'ai JAMAIS vu tomber en nombre auparavant à cet endroit car c'est une partie totalement couverte) et les plateformes mouillées que j'ai réalisé en levant les yeux:
le vacarme, c'était la pluie sur l'immense verrière qui couvre les quais et la lumière, c'était les lampadaires de dehors car il faisait littéralement nuit noire.
Et en regardant vers le bout des quais en direction de l'extérieur, j'ai frissonné en voyant carrément un MUR de pluie. Une vision que j'ai ressenti comme terrible sur le coup. Je n'avais tout simplement jamais vy ça. Je n'en menais pas large et pour la première fois pendant un orage, j'ai vraiment flippé. C'était la puissance de Zeus en direct live. Un truc super intense très rare pour la région (j'ai souvenir d'un tel orage en 95 ou 96 une nuit d'été en région parisienne, un truc de fou mais moins "impressionnant" car il n'y avait pas de contraste brutal avec un beau soleil quelques heures auparavant). Bon je passe sur les détails que mon train a mis 1h30 à partir car une passerelle en bois s'était effondrée sur les voies à cause de l'orage mais bon voilà ma petite histoire (je suis si frustré de ne pas avoir d'orages en ce moment que j'en deviens nostalgique
)Alors si dans vos archives vous avez des petites choses pour alimenter mes souvenirs de cette journée mémorable, merci de poster ici.
