Détection des orages par radio

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sprite
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Détection des orages par radio

Message par sprite »

Bonsoir,

Ce montage me fait penser à l'un de ses lointains ancêtres, le cohéreur de Branly, dont la résistance variait brusquement sous l'effet d'une impulsion electromagnétique.

Cette résistance revenait à sa valeur initiale par un petit choc appliqué sur le tube de verre qui contenait de la limaille de fer, et qui constituait le cohéreur.

C'est avec ce dispositif, relié à une antenne, que Popov, le premier, a pu détecter des orages, dans un premier temps, puis des signaux en morse, plus tard.

La bande de fréquences assurant la portée maximale des ondes électromagnétiques générées par les orages, se situe en VLF (vers 10 kHz à 15 kHz), mais alors la propagation est presque mondiale, notamment quand la nuit existe sur le parcours, et l'on reçoit donc ces signaux en provenance des méga-orages amazoniens ou extrême-orientaux.

Avec un système d'antennes cadres, il est possible de radiogoniométrer les sources, avec de bons résultats, et il existe des montages qui le font automatiquement.

En travaillant en ondes plus courtes (mettons : entre 100 kHz et 2 Mhz) on ne capte que les impulsions plus proches (quelques centaines de kilomètres), avec une nette différence de portée maximale entre le jour et la nuit (du fait de phénomènes de propagation electromagnétique, eux-mêmes liés à la physique des couches ionosphériques, et à la couche D essentiellement).

Tout ce qui vient d'être dit est une simplification, pour ne pas être trop long.

Pour ceux que cela intéresse, je suggère la lecture d'une vieille plaquette de la Météorologie Française, encore consultable à la bilbiothèque du siège parisien (avenue Rapp), et qui expliquera tout cela : "Les foyers d'atmosphériques", de Robert Bureau, en 1936, publication n° 25, de la Météorologie Nationale.

Dans la mesure où le montage présenté dans ce thème, avec le FET, est un détecteur de charges statiques, il réagira aussi à d'autres phénomènes météorologiques que les éclairs d'orage.

Par exemple : les charges statiques que la neige peut porter, tout comme les particules de poussière chassées par le vent (surtout si le temps est très sec).

C'est l'avantage de l'écoute directe des "atmosphériques", que de permettre, avec de l'expérience et de "l'oreille," de faire le tri et de distinguer entre les divers types d'impulsions reçues (orages réels, charges statiques, autres phénomènes...).

J'ai rédigé, pour diverses revues, des articles sur l'utilisation d'un récepteur de radio standard, et l'interprétation des signaux reçus, à un niveau amateur, mais permettant d'estimer les distances entre le point d'écoute et les foyers orageux éventuels.

Cordialement.

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Mickaël Cayla
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Message par Mickaël Cayla »

Hello Sprite, merci pour ces infos, on voit que ça te passionne et que tu as de sacrées compétences dans la matière. Impressionnant :shock:

sprite
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mickaël a écrit :Hello Sprite, merci pour ces infos, on voit que ça te passionne et que tu as de sacrées compétences dans la matière. Impressionnant :shock:
Bonsoir,

Je n'ai pas grand mérite, j'ai simplement lu des bons ouvrages (parfois anciens), ou bien j'ai étudié les techniques nécessaires (électronique et météorologie).

J'ai proposé, au responsable du post-it sur les détecteurs, de lui envoyer de la documentation sur un ancien modèle de détecteur, pour mise à disposition générale.

En ce qui concerne les articles auxquels je fais allusion, je pourrais éventuellement les communiquer sur ce site, si des gens sont intéressés, sans problème particulier pour ce qui relève de mon propre travail de rédaction, mais après avoir obtenu un accord des "ayant-droit" pour les articles que j'ai simplement traduits de l'américain...

Allez, encore un petit bout de techniques pas toujours connues.

Même en l'absence d'orage, il existe un gradient électrique, dans l'atmosphère terrestre, variable, et dont la valeur croît avec la différence d'altitude (par rapport au sol).

Connu depuis longtemps (depuis que l'on sait faire des électromètres...), ce phénomène physique a été mis a contribution, en agriculture, dans les années de la première moitié du XXème siècle.

On érigeait une ou plusieurs antennes, dans les champs, que l'on reliaient à tout un réseau de conducteurs enfoncés dans la terre, faisant ainsi circuler des charges électriques entre le sol et l'atmosphère...

Ces systèmes étaient supposés améliorer la croissance des végétaux plantés dans ces champs.

Vous en trouverez une description dans une encyclopédie Larousse Agricole datant de 1921, si cela vous intéresse...

Cordialement.

sprite
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Message par sprite »

Bonjour,

Hier, je me suis un peu mis à l'écoute de l'activité orageuse, avec ma radio, et je n'ai pas été déçu.

Mais, avant d'en parler, je précise qu'avant-hier en soirée, c'était le calme plat, radioélectriquement parlant...

Par contre, hier, vers 23 H00 (heure locale), c'était la sarabande...

Mes premières écoutes sur 150 kHz, 300 khz, 500 kHz..., indiquaient déjà qu'il y avait de l'activité orageuse dans le coin. Mais, une fois passé sur 3 MHz, 4 MHz, 5 MHz, ça pétaradait littéralement, c'est à dire que les décharges électriques se succédaient à un tel rythme, que c'était presque un bruit continu...

On pourrait déjà se demander pourquoi les signaux étaient bien plus forts dans les premiers MHz de la bande OC, qu'entre les GO et les PO ?

On peut d'abord considérer que c'est dû au fait que les signaux dans le bas de la bande des OC se propagent plus loin qu'en bandes GO et PO, la nuit...

Mais, d'autres facteurs peuvent jouer également : à commencer par la sensibilité du récepteur qui peut être différente d'une gamme à l'autre (GO, PO, OC), et cela dépend du modèle utilisé.

Toutefois, il existe une autre raison technologique : le type d'antenne.

Quand vous êtes en GO ou en PO, votre récepteur à transistors classique travaille avec son antenne ferrite interne (c'est une sorte de barreau gris foncé, avec deux bobines dessus, l'un pour les GO et l'autre pour les PO). Or, ce type d'antenne a la particularité (et l'avantage, pour l'auditeur habituel) d'atténuer l'intensité de ce que l'on appelle communément les parasites (en fait, les impulsions radioélectriques dues aux décharges électrostatiques des éclairs).

L'auditeur courant est bien content que son programme ne soit pas trop perturbé, mais cela fait moins notre affaire...

Par contre, en OC, on travaille avec une antenne différente : soit télescopique (le plus souvent), ou bien en connectant un bout de fil. Et, ce type d'antenne, surtout si, en plus, elle est verticale, est bien plus sensible à ce que l'on appelle la composante électrique des ondes électromagnétiques. Or, c'est justement ce que diffuse un éclair, quand il se produit...

Si la bande basse OC était la plus efficace pour capter l'activité orageuse hier, tard en soirée, il n'en serait pas de même de jour, car la propagation des OC est meilleur, alors, sur des fréquences plus élevées (10 MHz, 15 MHz...)... D'un autre côté, du fait des caractéristiques de l'atmosphère et de l'ionosphère, les éclairs émettent plutôt dans les fréquences basse (à grande distance), ce qui fait que si l'on monte trop en fréquence, on les capte moins bien...

Tout ce qui précède amène à constater qu'il n'est pas possible d'établir une relation simple entre la fréquence sur laquelle on écoute, l'heure à laquelle l'on écoute, le type d'antenne utilisée, la sensibilité du récepteur, d'une part ; la distance et l'intensité réelles de l'orage, d'autre part...

Mais, avec un peu d'expérience, et pas mal d'heures d'écoutes, toujours dans les mêmes conditions (lieu, récepteur et antenne, horaires, fréquences), il doit être possible d'établir des corrélations utilisables.

Surtout, si l'on croise ces observations avec le visionnage des cartes d'activités orageuses aux mêmes heures.

Il y a là matière à une étude intéressante..., mais uniquement si l'on s'intéresse à l'écoute radio des orages, au-delà de la prévision et de la détection locale pour observation directe et personnelle, bien sûr. Sinon, et dans ce cas plus particulier, un simple StrykeAlert, et/ou un petit récepteur GO/PO, sont bien suffisants...

Tiens, au sujet du StrykeAlert, j'ai remarqué que, souvent, il commence à réagir après qu'un récepteur de radio ait déjà détecté une activité orageuse en cours. On peut donc envisager un couplage des deux matériels : la radio servant de surveillance lointaine, et le StrikeAlert venant confirmer que "ça se rapproche"...

Je vous propose quelques bases de réflexion :

L'intensité radioélectrique des signaux des éclairs est inversement proportionnelle à la fréquence écoutée (c'est pourquoi on n'entend, en VHF, que les orages les plus proches, tandis qu'en VLF on entend ceux qui sont à des milliers de kilomètres).

Compte tenu d'autre paramètres, comme les lois de la propagation ionosphérique des ondes radioélectriques, et leurs variations (été/hiver, nuit/jour), on peut proposer ces choix de fréquences :

Ecoute des activités très lointaines (plusieurs milliers de km) : en VLF (quelque part entre 100 kHz et 10 kHz, et le plus bas possible).

Ecoute des activités très locales (quelques km) : en VHF (sur quelques centaines de Mhz).

Ecoute des activités locales (entre quelques dizaines et quelques centaines de km) : des zones libres de la bande GO ou PO (la détection en GO est plus lointaine qu'en PO).

Ecoute continentale (entre quelques centaines et un ou deux ou trois milliers de km) : en OC basse la nuit (entre 2 Mhz et 5 Mhz), et en OC haute le jour (autour de 10 à 20 Mhz).

Un récepteur travaillant avec une antenne cadre ou ferrite est moins sensible aux signaux des éclairs qu'un récepteur travaillant avec une antenne télescopique ou filaire (sur la même fréquence). Par contre, l'antenne cadre est directive, contrairement à l'antenne filaire (surtout verticale).

Plus le récepteur est sensible, et plus ils couvre de longueurs d'ondes différentes, et plus il est utile, dans notre activité.

Idéalement, il faudrait pouvoir travailler entre 10 kHz et 300 MHz...

Ecouter peut déjà donner des informations exploitables, mais je pense, et je ne vais pas tarder à l'expérimenter, que l'utilisation d'un ordinateur équipé d'un logiciel (gratuit) d'analyse visuelle des signaux reçus pourrait être riche d'informations nouvelles...

Pour celles et ceux qui sont surtout intéressé par l'alerte en cas d'activité, et qui ne veulent pas passer des heures à écouter des "crachouillements", il y a plein de sites Internet à visiter. Par contre, avec quelques matériels de réception radio un peu plus spécialisés qu'un petit "transistor", il y a également d'autre sources à exploiter.

En OC, les stations "Volmet" qui diffusent en continu des informations météorologiques parlées, en provenance des aérodromes internationaux les plus importants (température, point de rosée, vitesse et direction du vent, nébulosité, précipitations et autres phénomènes en cours, dont les orages).

En VHF, les stations "Atis", qui font de même pour les aérodromes près de chez vous...

Bon, là, j'ai déjà fait un peu trop long, alors j'arrête...

Cordialement.
Modifié en dernier par sprite le lun. mai 25, 2009 19:27, modifié 1 fois.

sprite
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Bonsoir,

Je rectifie tout de suite une erreur de mon texte précédent.

Quand je dis 11H00 locale, je voulais en fait dire 23H00 (donc : 11H00 du soir locale...).

Je rectifie tout de suite, dans le texte originel, car sinon il y a une contradiction avec ce que j'y dis plus loin (que les fréquences basses sont à utiliser le soir et la nuit).

Pour ce qui est d'estimer la distance, comme je l'explique dans le même texte, ce n'est pas évident.

Toutefois, pour diverses raisons, dont l'habitude de mon récepteur, je pense que ces foyers orageux étaient à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi (département 73).

Eventuellement à un millier de km ou un peu plus.

Mais c'est vraiment de l'estimation sans filet...

Cordialement.

sprite
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Bonsoir,

Je viens de me rendre compte d'une erreur, dans mon texte précédent, grâce au message de PolarBear70.

J'y parle de 11H00, heure locale, alors que je voulais en fait dire 11H00, heure locale, du soir (et donc : 23H00, heure locale).

Je rectifie tout de suite, dans le texte originel, sinon il y a une contradiction avec le fait que j'y conseille d'utiliser le bas de la gamme OC, en soirée et la nuit...

Et comme le dit PolarBear70, avec cette erreur d'une demi-journée, on frise l'impossibilité (pour la réception de signaux lointains), puisque les bandes basses OC sont fermées en fin de matinée, tandis qu'elles sont bien ouvertes (c'est à dire qu'il y a de la propagation ionosphérique) la nuit, actuellement...

PolarBear70, cette rectification faite, qui rend tout son sens à mon texte précédent, je réponds à ta question.

Estimer la distance de ce que j'entendais n'est pas évident, d'autant plus que plusieurs foyers orageux peuvent être actifs, en même temps, mais en des lieux géographiquement très distincts.

Toutefois, je prend le risque de supposer, par habitude de mon récepteur, que ce que j'entendais alors était à plusieurs centaines de km de chez moi (département 73), et peut-être situé jusqu'à un millier de km, voire un peu plus...

L'écoute de la station horaire russe sur 4995 kHz m'assurait que la portée de nuit, dans la partie basse des OC était au moins de 3000 km, car elle arrivait plein pot, tandis que celle sur 9995 kHz était déjà plus faible (on commençait donc à approcher de la fréquence de coupure ionosphérique, ou de la "skip distance"), et que celle sur 14495 kHz était bien plus enfoncée dans le bruit...

En outre, l'intensité maximale des signaux orageux se situait approximativement entre 2500 kHz et 6000 kHz, pour commencer à être moins forte à partir de 10000 kHz, et de moins en moins au-dessus...

D'autre part, les signaux en bandes GO et PO, et même sur 2000 kHz étaient nettement plus faibles, ce qui plaidait pour des foyers n'étant pas à courte distance, bien qu'il faille aussi tenir compte de la moindre sensibilité de l'antenne ferrite aux parasites (comme je l'ai expliqué), et aussi de la baisse de sensibilité de mon récepteur entre 1700 kHz et environ 2500 kHz...

Mais, c'est du pifomètre, et sans filet, malgré toutes ces considérations, que je te laisses commenter si tu le souhaites...

Ce qui est presque sûr, c'est que ce ou ces foyers orageux étaient très actifs, puisque les signaux reçus étaient presque continus...

Il y a bien quelqu'un qui récupèrera des images des impacts, de cette heure (23H00 heure légale) et de cette date (nuit de dimanche à lundi), pour infirmer ou pas mes propos...

Cordialement.

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Walt L-Ceschia
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Message par Walt L-Ceschia »

Merci pour la correction, Sprite. Maintenant, l'observation décrite prend tout son sens, et on peu en effet supposer une forte activité électrique entre 1000 et 3000 Km. Pas moins, puisque la réception était faible en GO/PO.

Exact, il est très difficile de discerner le nombre et le lieu des foyers orageux par le seul moyen radio.
Quoi qu'avec l'aide des stations horaires qui par la force de leurs signaux nous indiquent les zones 'ouvertes', et une antenne cadre magnétique type 'loop', je pense qu'une estimation fidèle pourrait être faite.
http://www.radio-cb-services.com
http://www.youtube.com/user/Li9htnin9CHASER

RADIO HAM ELECTRONIC - LIGHTNING SENSOR V4
>> PolarBear70 / Li9htnin9CHASER <<

sprite
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Bonjour,

J'ai remis ça, hier, entre 20H30 locale et 00H30 locale, toutes les trente minutes.

Cette fois, le signal de la sation horaire russe, sur 4995 kHz était plus faible et moins propre que la veille, ce qui impliquait une propagation légèrement moins bonne.

Contrairement à la nuit précédente, mais aussi plus en début de soirée (21H00 locale), la meilleure réception des signaux orageux était obtenue dans une tranche de fréquences comprise entre 4500 kHz et 6000 kHz, avec un optimum autour de 5600 kHz.

On recevait également des signaux similaires, à partir de 3000 khz et jusqu'à 7000 khz, mais moins forts et surtout différents.

En effet, sur 5600 khz, on entendait des décharges longues, un peu comme du papier que l'on déchire, tandis que sur 3000 khz, c'étaient des décharges plus sèches, presque des claquements.

Plus tard en soirée, les signaux sur 3000 khz vont se faire de plus en plus forts, mais la différence de nature va demeurer.

L'augmentation des signaux en bande 3 Mhz pouvait être due à leur rapprochement, mais j'ai plutôt supposé que c'était un effet du renforcement progressif de la propagation, avec l'avancée de la nuit (et l'affaiblissement de la couche D).

La différence de nature des signaux reçus, entre ceux sur 3 Mhz et ceux sur 5,6 Mhz, m'a fait hésiter entre deux explications : un effet de différence de propagation, pour les mêmes sources ; ou bien la réception de sources différentes, en fonction de la fréquence.

J'ai également supposé que ce que j'entendais sur 5,6 Mhz devait se trouver entre mille et deux mille km de chez moi, et la suite m'a fait douter de cette hypothèse.

En effet, une fois les écoutes terminées, je me suis rendu sur un site Internet, pour voir la situation réelle, et j'ai découvert qu'une grosse activité, très concentrée, se déroulait sur la Manche et la Mer du Nord.

Si c'est bien ce que je recevais, à la fois sur 3 Mhz et sur 5,6 Mhz, je dois réviser toutes mes estimations antérieures de distance à la baisse.

Toutefois, il existait également une activité, plus étalée géographiquement, dans la zone des Balkans et de la Méditerranée orientale.

Si mon hypothèse de réception de sources différentes sur des fréquences différente tient la route, mon estimation de distance sur 5,6 khz serait alors cohérente avec la réalité.

La solution, pour trancher entre la communauté de source sur 3 Mhz et 5,6 Mhz, ou bien leur différence, ne pourra être levée, une prochaine fois, que par l'utilisation de deux récepteurs, accordés sur deux fréquences différentes.

La concomitance (ou non) des signaux reçus, sur deux fréquences différentes, me permettra de savoir si chaque fréquence donne des résulats en provenance de la même source, ou bien de sources différentes et espacées géographiquement.

PolarBear70, avec une antenne cadre, et en supposant que l'on ne s'aide pas d'un site Internet, on pourra déjà avoir un azimut, en jouant sur le "nul" du cadre, ou plutôt une direction, mais pas un sens, puisqu'il y a deux sens possibles (à 180°) pour une même direction...

Sauf à coupler le cadre avec une antenne verticale de lever de doute, comme en radiogonimétrie classique, pour avoir une direction et un seul sens.

Par contre, avec un collègue situé idéalement à 500 km, on dispose de deux azimuts, et donc d'un recoupement possible, ce qui donne une position. A trois personnes situées aux angles d'un triangle équilatéral de 500 km de côté, ce serait l'idéal.

Le tout est de travailler en orthodromie, et non pas en loxodromie, pour faire les recoupements d'azimuts, au moyen d'un logiciel ou d'une carte spéciale, sinon on peut se planter de quelques dizaines à quelques centaines de km (pour des sources assez éloignées), sans oublier que l'imprécision du nul, plus l'effet de nuit, plus la distorsion de l'orthodromie du fait du relief terrestre viennent mettre pas mal de perturbations....

Bon, à la rigueur, on pourrait aussi travailler avec des cartes pour la loxodromie, mais alors il faudrait avoir une idée assez précise de la latitude approximative des sources, afin de pouvoir calculer la correction de Givry, ce qui n'est pas évident, justement, avant d'avoir déterminé leur position...

Avec des moyens d'amateurs, des azimuts à plus ou moins 25°, c'est déjà le Pérou, je pense...

Cordialement.

sprite
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Bonsoir,

Avec un minimum de temps libre et de patience, on peut faire des observations intéressantes, sans avoir besoin d'un super matériel.

On peut commencer avec un simple "transistor" PO/GO, tout simplement.

Avec un modèle équipé de gammes OC basses (entre 1,6 MHz et 3 Mhz), on peut faire des observations plus riches d'enseignement.

Un modèle couvrant de 150 kHz à 30 Mhz, surtout s'il est équipé du mode SSB (BLU), vous donne encore plus de possibilités...

Au dessus, on entre dans les équipements plus spécialisés (récepteurs en VLF d'une part, en VHF et en UHFd'autre part), mais ils donnent accès à d'autres champs d'observation.

Pour le travail sur les signaux radioélectriques des orages, vous n'avez pas besoin, non plus, d'un modèle très récent, miniature, avec un afficheur numérique, des super filtres, etc., etc.

Un vieux (mais encore en bon état) récepteur à lampes, comme il en traîne dans pas mal de maisons peut rendre bien des services, même s'il semble dépassé...

En plus, tous ces modèles ont une prise antenne et une prise de terre à l'arrière, bien pratiques pour y connecter un cadre (une sorte d'antenne très directive) avec le quel on peut faire des relevés directionnels...

Ces cadres s'achètent "tout faits", mais ils sont si facile à fabriquer alors que les modèle d'usine sont assez chers, qu'il est dommage de ne pas retrousser ses manches.

Un coup d'Internet, avec des mots clés comme "antenne cadre" "antenne ferrite" va vous ramener plein de choses, et si vous comprenez l'anglais, faites en autant avec les mots clés "loop antenna", "ferrite antenna"...

Attention toutefois, si vous remettez en service un vieux tromblon qui n'a pas été utilisé depuis des décennies car, d'une part il peut être un modèle conçu pour travailler en 110 volts, et non pas en 220volts, et si vous le branchez en 220 volts, cela va faire des étincelles...

Autre risque, toujours pour un modèle inutilisé depuis des années, celui que certains composants se soient tellement détériorés qu'ils vont claquer à la mise sous tension...

Dernier piège dont il faut se méfier : il a existé des modèles que l'on appelaient "tout courant", capables de fonctionner avec du courant secteur alternatif ou continu, et qui peuvent parfois, suivant leur branchement, avoir le courant 220 volt présent sur le chassis (la tôle métallique qui porte les tubes électroniques), au lieu que ce chassis soit à la masse. Si vous y mettez les mains...

Ultime conseil, au sujet des appareils à tubes, surtout pour ceux qui bricolent depuis longtemps avec des montages à transistors, et qui ont, de ce fait, pris l'habitude de tout toucher, même sous tension. Avec les récepteurs de radio, ce n'est plus du 6, 9, 12, 15 volts qui se balade dans les fils, mais du 200, 250, 300 volts...

Un outil bien pratique et sûr : le testeur, une sorte de tournevis avec un petit tube néon branché entre la lame et un petit téton sur lequel vous posez le doigt (ça ne risque rien), tandis que vous touchez (avec la lame) un endroit dont vous soupçonnez qu'il pourrait être sous tension. Si le néon s'allume, c'est qu'il y a une tension d'au moins une cinquantaine de volts, qui est présente. Cet engin ne doit pas être utilisé si la tension éventuelle peut être supérieure à environ 300 volts.

Un ordinateur pourvu d'une carte son peut assez facilement être utilisé comme récepteur VLF entre quelques khz et 20 khz, avec un logiciel comme Spectrum Lab (allez voir sur le site...).

Cordialement.

sprite
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Bonjour,

Une troisième nuit d'écoute, plus brève toutefois que les précédentes, me confirme que les fréquences autour de 3 Mhz et de 5,6 Mhz, sont de bons "spots", pour l'écoute radio de l'activité orageuse.

Afin de m'aider à étalonner mon système de corrélation entre ce que j'entends et ce qui se passe, est-ce que quelqu'un pourrait me dire où se situaient, hier vers 00H00 locale, les foyers orageux les plus intenses, dans un rayon allant jusqu'à 3000 km, par rapport à un point central centré sur Aix-les-Bains (ou bien Lyon, ou bien Genève, plus faciles à situer sur une carte).

Merci d'avance.

Cordialement.

DanielV37
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Message par DanielV37 »

Hello,

@Spirit,

L'orage hier était situé à 92° et distant de +/- 700km de Lyon.
Sa localisation était à 13°32'N / 44°35''E +/-

J'ai suivi tes explications, mais comment fais tu pour estimer qu'un même impact est plus vigoureux sur certaines fréquences ?
Tu as peut être un analyseur de spectre ?

Avec tes connaissances, pourquoi ne pas essayer LR ?

Cordialement

Daniel
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Christophe Suarez
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Message par Christophe Suarez »

Tout existe déjà sprite, des années de travail sur le sujet, suivez le guide Daniel ... http://users.edpnet.be/DanielV37/Detecteur3/index2.htm. Les prémices du projet sont ici http://foudre.chasseurs-orages.com/viewforum.php?f=38 , pour aller plus avant un forum dédié existe depuis assez longtemps: http://www.lightningradar.net/Discut/

Christophe

sprite
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DanielV37 a écrit :Hello,

@Spirit,

L'orage hier était situé à 92° et distant de +/- 700km de Lyon.
Sa localisation était à 13°32'N / 44°35''E +/-

J'ai suivi tes explications, mais comment fais tu pour estimer qu'un même impact est plus vigoureux sur certaines fréquences ?
Tu as peut être un analyseur de spectre ?

Avec tes connaissances, pourquoi ne pas essayer LR ?

Cordialement

Daniel
Bonsoir, et merci pour cette information qui m'amène à mieux estimer le rapport distance / résultat de l'écoute, avec mon récepteur, depuis chez moi...

Je ne raisonne pas sur un même impact, ce qui oblige a avoir deux récepteurs travaillant en parallèle, comme je l'explique dans un texte précédent, et que je compte bien expérimenter.

Je me contente d'écouter pendant quelques minutes, en passant fréquemment d'une des deux fréquences citées à l'autre, en une fraction de seconde, et en profitant des salves longues.

Ensuite, il suffit d'écouter, pour noter des différences de rendu, dont la plus évidente est le niveau (l'intensité) du son, mais aussi sa tonalité (plus l'orage est lointain et plus le signal audible s'appauvrit dans les fréquences hautes), et son enveloppe (avec la distance croissante, l'attaque et l'extinction se font moins marquées).

Je viens d'aller voir les sites mentionnés par Christophe, enfin, j'ai essayé parce que, avec ma connection bas débit, au bout de dix minutes, je n'avais pas encore une page complète...

Bien sûr Christophe, que tout a été déjà fait, mais en matière de science il y a aussi le plaisir d'expérimenter par ses propres moyens, même si d'autres font mieux, depuis bien longtemps.

C'est comme en astronomie, voir une magnifique image de Saturne, prise par Hubble, ça n'a pas le même goût que quand on l'observe "live" dans sa petite lunette...

Ma démarche était simplement de voir jusqu'où on pouvait aller en termes d'informations fiables obtenables, au moyen d'un simple récepteur OC, pour les foyers orageux régionaux (France et Europe limitrophe).

Après, j'essaierai de voir ce que donne une écoute simultanée (multifréquences) et si l'on y gagne quelque chose, puis j'ajouterai un logiciel analyseur de spectre pour encore une fois voir le gain en connaissances que l'on peut en retirer, puis après je pourrai envisager de descendre en VLF pour savoir si je peux en retirer d'autres enseignements, etc.

Cordialement.
Modifié en dernier par sprite le jeu. mai 28, 2009 19:32, modifié 1 fois.

sprite
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Christophe Suarez a écrit :Parfait , bonnes bidouilles alors :wink:
C'est le mot !

Par exemple, avec l'aide de DanielV37, et une réflexion personnelle sur les écoutes des trois nuits précédentes, j'estime que la portée maximale de mon récepteur, en jouant avec les deux fréquences citées, sera d'environ 1000 km, puisque avec cet orage dhier, situé à 700 km, le niveau était déjà assez faible.

Cordialement.

sprite
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Message par sprite »

Bonjour,

Il se confirme que, pour moi, et mon appareil, la meilleure fréquence de veille lointaine de l'activité orageuse se situe autour des 5 MHz. Compte tenu des diverses perturbations que l'on supporte, en ville (téléviseurs, ordinateurs, etc.), cette zone hertzienne a un bruit de fond plus faible que celui qui est présent autour de 3 MHz.

Toutefois, c'est à chacun de repérer et de se trouver, de MHz en MHz, les fréquences précises qui sont libres, et dont le bruit de fond est bas.

Pour moi, il s'agit des fréquences 3060 kHz et 5600 kHz, tant que je n'aurai pas trouvé mieux.

Pour ceux qui n'ont pas de récepteur OC, il faut trouver un espace libre dans la bande des GO, ou celle des PO (là, c'est plus difficile).

Pour en revenir à l'écoute en OC, j'ai également fait des tets comparatifs entre le mode AM et le mode BLU.

La différence est notable en bande 5 MHz : en mode AM, les signaux sont plus faibles, mais plus riches (sensibilité plus basse, mais bande passante plus large), en mode BLU, les signaux sont plus puissants, mais plus pauvres (sensibilité supérieur, mais bande passante plus étroite).

Par riche et pauvre, j'entends respectivement : avec plus ou moins d'harmoniques (de hautes fréquences) dans le signal BF reçu...

Il ne faut pas non plus oublier, si l'on dispose de réglages "grave/aigüe", d'élargir au maximum la bande passante en BF, pour profiter au maximum de la complexité du signal.

Un rapide test, sur 10 MHz, m'a permis de trouver encore du signal, mais tout petit et plus rare.

D'un côté, on approchait de la limite de réflexion ionosphérique, hier, sur cette fréquence ; et puis, elle impliquait une plus grande "skip distance" que sur 5 MHz, aussi...

La "skip distance" est la distance minimale possible, entre un émetteur et un récepteur, en dessous de laquelle on ne peut plus capter le signal, notion technique à ne pas confondre avec la distance maximale à laquelle on ne peut plus capter un signal.

Cordialement.

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