En effet, suite aux gros orages du mercredi 30 juillet dernier, une journaliste du Journal de Saône-et-Loire, qui avait vu mes photos sur ce forum, est venue m'interviewer...
Quelle n'a pas été ma surprise de voir que l'article a été mis à la Une du journal ce samedi 2 août !!!
J'ai complètement halluciné, d'autant que la Une circule sur toutes les éditions du département...
Alors, n'allez pas croire que je me la pète mais bon, ça fait quand même plaisir de voir que ce que je lui ai expliqué et ce que je lui ai montré a suffisamment plu à la rédaction du journal pour qu'ils mettent l'article en une...
Voilà le contenu de l'article :
L'article est visible ici mais ne va pas rester en ligne longtemps...CHASSEUR D'ORAGES à TOURNUS
« Le plus beau feu d'artifice de ma vie, c'était mercredi ! »
Les atmosphères lourdes, les ambiances apocalyptiques… Wilfrid Hien aime les ambiances orageuses. Et pour mieux les apprécier, il les traque sur internet afin de pouvoir choisir le meilleur endroit pour photographier les éclairs. Rencontre.
Au départ de l'histoire, il y a cette pochette de disque du groupe Metallica qui a fait rêver Wilfrid Hien, déjà amateur de black metal, du haut de ses 13 ans. Il se souvient : « C'était l'album « Ride the lightning » ce qui, en gros signifie « Chevaucher les éclairs ». C'était en 1984. Ça m'a fasciné. » Sur cette pochette, des éclairs s'échappent du mot « Metallica ». Et, aujourd'hui, à 37 ans, Wilfrid Hien y voit les prémices de sa passion pour les orages : « J'ai une prédilection pour les phénomènes extrêmes. J'aime tout ce qui est volcans, tornades, éclairs, orages quand tout devient noir, apocalyptique. » Des « phénomènes météorologiques » qu'il chasse sans répit, surtout depuis qu'il s'est établi à Tournus, où il exerce la profession de professeur des écoles. Originaire du Nord Pas-de-Calais, il est plutôt ravi d'avoir atterri dans une région qui répond à tous les critères de sa passion : « C'est un endroit propice à la formation de cellules orageuses, grâce à son climat continental beaucoup plus chaud l'été et sa situation, entre le Jura, le massif central et les Alpes. » Son but : prendre de belles photos d'éclairs, les poster sur des forums spécialisés et… se faire peur : « L'éclair, la détonation, c'est une forme de plaisir. Une excitation. »
Tous les ingrédients d'un très beau spectacle :
Mercredi 30 juillet. 17 heures. Wilfrid, qui a déjà été bien gâté cet été question orages, est sur le qui-vive. « La première chose à faire pour traquer les orages, c'est la surveillance des radars sur des sites internet qui permettent de consulter des images satellites de la France. » Devant une carte de la France, notre chasseur d'orages remarque une cellule qui, venant du Massif Central, s'approche de la région, parcourant le pays de Sud-Ouest en Nord-Est. Des cumulonimbus « à très forte convexion, c'est-à-dire de l'air chaud et humide qui monte rapidement et qui se trouve confronté à de l'air beaucoup plus froid. » Des ingrédients qui peuvent donner lieu à un très beau spectacle ! L'adrénaline commence à monter. Mais une telle chasse ne s'improvise pas : « Je vérifie que mon matériel est prêt, que les batteries de mon appareil photo, un reflex numérique, sont chargées. Je sais aussi que je dois aller faire le plein de ma voiture car, en cas d'urgence, il vaut mieux que je puisse détaler rapidement. Certains soirs de longue chasse, je parcours plus de 50 km. » Le matériel est en état de marche. Trépied et appareil sont chargés dans la voiture. Wilfrid a hâte de rejoindre son poste d'observation : « L'idéal, c'est de monter. Et le mieux, c'est de trouver un endroit exempt de pollution lumineuse. » Ainsi, il monte sur la commune de Crâ à Plottes, à environ 300 mètres d'altitude. « On domine toute la plaine de la Bresse, on voit jusqu'au Jura et les Alpes. Derrière moi, il y a les monts du Mâconnais. J'estime que, de ce point de vue, je vois arriver les cellules et même les rideaux de pluie dans un rayon de 200 km. »
Une dizaine d'éclairs par minute
La première cellule est décevante. Il fait encore jour et l'exercice de la photo est difficile : « J'ai pris 1 500 clichés en rafale. J'en ai à peu près trois de bons. » Le chasseur rentre chez lui. Mais l'orage n'a pas dit son dernier mot. 21 h 45. De nouveaux flashes très intenses pointent le bout de leur nez. Sur la colline du Crâ, la pluie arrive et les éclairs tombent « à un ou deux kilomètres » Wilfrid décide de se rendre à la Garenne quand une troisième cellule se déclare. La plus violente. Il est 22 h 20. Le reporter d'images ne se doute pas encore qu'il va vivre le beau spectacle de sa vie : « Un feu d'artifice, une dizaine d'éclairs par minute. » Et pour la première fois, Wilfrid pense qu'il a vu des éclairs positifs : « 90 % des éclairs sont négatifs, ce sont ceux qui montrent des ramifications, en forme de bois de cerfs. 10 % tombent raides. Ce sont les plus puissants, les mortels. »
Lucie, la compagne de Wilfrid, ne goûte pas à ces plaisirs. Mais elle a pour habitude de renseigner son conjoint sur la progression des cellules depuis la maison. Mercredi soir pourtant, elle n'arrivera pas à le joindre sur son portable. Pas étonnant, puisqu'en cette soirée décidément riche en émotions, Wilfrid a aussi eu la peur de sa vie : « La foudre est tombée à 10 mètres de moi, dans un buisson. J'étais dans la voiture, isolé grâce aux pneus. Mais pendant 10 secondes, j'ai été aveuglé, j'avais deux traits blancs dans l'œil. C'était hallucinant de puissance. Certains éclairs ont cramé mes photos alors que j'avais fermé à F13 en 200 iso. »
Deux minutes après avoir vu la foudre d'aussi près, Wilfrid s'est sauvé. Direction la maison pour rassurer Lucie et admirer encore quelques « spiders ». « Je ne suis pas un casse-cou. Il faut toujours avoir en tête qu'un orage est un phénomène dangereux. Les cellules progressent vite même s'il n'y a pas de vent. Quand il commence à pleuvoir, c'est déjà trop tard. Il vaut mieux se sauver. Inutile de vouloir faire la photo de trop. » Ne pas rester près d'un arbre, avoir une lampe torche sur soi… Wilfrid n'est pas avare de conseils. Même quand des badauds, intrigués par son manège, lui demandent parfois ce qu'il fait là…
Valérie Monin
http://www.lejsl.com/actu/setl/20080802.JSA5031.html
Et voilà ce que ça a donné sur papier, avec en prime une de mes photos du 30/07 :
Le délire complet, non ?