Posté : mar. mars 02, 2010 08:23
[Humour noir ON]Ce matin aux prévisions de Collado sur France Info y avait d'abord la Charente maritime /Vendée, et puis ensuite accessoirement le reste de la France.
ça change...
[Humour noir OFF]
Sinon j'ai entendu le député UMP des Bouches du Rhône parler clairement des problèmes liés à l'urbanisation sauvage des zones dont les digues non prévues pour ça ne suffisaient plus à assurer la protection. Il se disait partisan de l'emploi de la manière forte par l'Etat pour contraindre les communes à devenir plus raisonnables de ce point de vue-là.
Bon où est la part de sincérité, où est la part de discours électoraliste dans tout ça j'en sais rien... mais quoi qu'il en soit, j'adhère totalement à cette idée, tout comme au discours de De Villiers qui a le premier a abordé la question.
Un article récapitulatif de Sud Ouest édition du 2 mars : bilan et questionnements suscités, suivis d'un appel à la solidarité du quotidien :
"XYNTHIA. En Vendée, les communes jumelles de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon ont compté, en moins d'un quart d'heure, plus de la moitié des victimes françaises
Faute-sur-Mer et L'Aiguillon frappées au coeur par la tempête
Scène de désolation dans cette maison où les secours ont marqué leur passage. Hier soir, tous les sinistrés vendéens avaient été relogés. (PHOTO pqr )
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Trois mille maisons de plain-pied alignées comme autant de dernières demeures potentielles. Trois mille maisons qu'il faudra à nouveau parcourir une à une aujourd'hui, palmes aux pieds et bouteille d'oxygène sur le dos. Car, si partout ailleurs le décompte des victimes semble achevé, La Faute-sur-Mer restait encore, hier soir, une lagune trouble et confuse. Noyée en moins d'un quart d'heure par une vague nocturne de 8 mètres de haut, la petite presqu'île aux contours de cuvette aura ainsi tué, dimanche, 27 personnes, soit plus de la moitié des victimes françaises de la tempête Xynthia. La « catastrophe nationale » proclamée par Nicolas Sarkozy étant donc d'abord vécue ici comme une catastrophe tragiquement locale.
Engagés dans une course contre la montre trop vite compromise hier par la nuit, les 150 plongeurs et sauveteurs aquatiques reprendront aujourd'hui dès l'aube leur minutieux ratissage parmi ce labyrinthe de villas aux volets clos interdit aux curieux. À coups de peinture rouge tagués sur les façades des foyers explorés, pompiers et gendarmes se relaient ainsi depuis déjà deux jours, loin du chassé-croisé des rares rescapés osant la quête bien improbable d'un pull ou d'une carte d'identité. « Nous avons fait l'essentiel mais, par précaution, il faudra repasser dans les maisons qui ont été visitées en urgence au lendemain de la tempête, explique le commandant Raison. En permanence, des gens continuent de venir nous voir pour dire qu'ils craignent que l'un de leurs proches soit resté coincé. Bien souvent, heureusement, ceux-ci ont été évacués depuis longtemps. »
Trou dans le toit
Un inventaire d'autant plus compliqué que la plupart de ces maisons submergées ne sont, en fait, que des résidences secondaires désertées par leurs propriétaires en hiver. Pour les autres, les quelque 750 riverains permanents du lotissement Ostrea, le salut n'est venu que d'un réveil opportun et souvent d'un trou creusé à la va-vite dans le toit. « L'envie d'aller aux toilettes m'a réveillée, sans ça je serais morte », raconte ainsi Mauricette, une septuagénaire prise au piège six heures durant au sommet de sa maison. « En ouvrant la porte de ma chambre, je me suis soudain retrouvée avec de l'eau jusqu'à la gorge. Nous savions bien que le vent allait nous tomber sur la tête cette nuit-là, mais pas l'eau. Non, vraiment personne dans le quartier n'avait pensé à l'eau. »
Pour autant, si la majorité des sinistrés préfèrent évoquer la fatalité d'un scénario improbable plutôt que de mettre en cause les autorités, d'autres - de plus en plus nombreux - se demandent pourquoi le sacro-saint principe de précaution n'a pas cette fois été appliqué. « L'alerte rouge était lancée depuis la fin d'après-midi samedi, la préfecture avait plus de huit heures devant elle pour nous évacuer », ne décolère pas un groupe de retraités. Soutenus par le maire de La Faute-sur-Mer qui assure que rien ne laissait présager une telle catastrophe, les services de l'État répondent qu'il aurait alors fallu évacuer 400 000 des 600 000 Vendéens si toutes les zones à risques avaient fait l'objet d'une telle mesure.
Mais plus encore que ce début de polémique, l'urbanisation exhaustive de cette si fine langue de sable qu'est la pointe d'Arçay pourrait bien provoquer de gros remous dans les prochains jours. Car, au bout du bout d'une communauté de communes explicitement baptisée « Pays né de la mer », les plus anciens se souviendront sans doute que les 5 kilomètres de digues élevés dans les années 30 l'ont été afin de protéger les champs alentour, et certainement pas un village champignon désormais fréquenté par plus de 40 000 personnes en été. Dans un rapport resté en 2008 particulièrement discret, la DDE soupçonnait pourtant cette trop belle carte postale de pins et de dunes d'être le terreau idéal à une violente submersion marine. « La rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes », avaient, à l'époque, prévenu les techniciens de l'Équipement.
« Les digues n'ont pas cédé »
Pris en étau entre l'océan et l'estuaire du Lay, aussi défigurés l'un que l'autre ce week-end, les digues vieillissantes n'auront, en effet, pas épargné bien longtemps ce petit paradis maritime, dont il faut bien reconnaître que les avatars pullulent partout ou presque le long de la côte atlantique. « Sauf que, contrairement à ce que l'on raconte, les digues n'ont pas cédé », se défendaient hier soir le secrétaire de mairie et l'adjoint au maire, Patrick Maslin. « Elles ont débordé, oui, mais pas cassé. Quant aux constructions, elles sont toujours réalisées dans les règles de l'art dans notre commune. On a construit un peu, pas à outrance. »
Hélas, si le plan de prévention des risques d'inondations a bel et bien défini en 2007 une zone non constructible de 50 mètres autour de la digue, il ne concernait évidemment pas les centaines de maisons bâties auparavant.
« Sud Ouest » Solidarité avec les victimes de Xynthia
« Sud Ouest » Solidarité lance un appel en faveur des sinistrés de notre région. Les dons que vous nous ferez parvenir seront distribués auprès des sinistrés dans leur intégralité. En effet, grâce à l'appui permanent de « Sud Ouest », nous n'avons aucun frais de fonctionnement et redistribuons les dons reçus. Bien entendu, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant de bénéficier d'un dégrèvement des deux tiers du montant de votre don. Adressez vos dons à « Sud Ouest » Solidarité, Tempête Xynthia BP 20086 - 33036 Bordeaux Cedex."
ça change...
[Humour noir OFF]
Sinon j'ai entendu le député UMP des Bouches du Rhône parler clairement des problèmes liés à l'urbanisation sauvage des zones dont les digues non prévues pour ça ne suffisaient plus à assurer la protection. Il se disait partisan de l'emploi de la manière forte par l'Etat pour contraindre les communes à devenir plus raisonnables de ce point de vue-là.
Bon où est la part de sincérité, où est la part de discours électoraliste dans tout ça j'en sais rien... mais quoi qu'il en soit, j'adhère totalement à cette idée, tout comme au discours de De Villiers qui a le premier a abordé la question.
Un article récapitulatif de Sud Ouest édition du 2 mars : bilan et questionnements suscités, suivis d'un appel à la solidarité du quotidien :
"XYNTHIA. En Vendée, les communes jumelles de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon ont compté, en moins d'un quart d'heure, plus de la moitié des victimes françaises
Faute-sur-Mer et L'Aiguillon frappées au coeur par la tempête
Scène de désolation dans cette maison où les secours ont marqué leur passage. Hier soir, tous les sinistrés vendéens avaient été relogés. (PHOTO pqr )
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Trois mille maisons de plain-pied alignées comme autant de dernières demeures potentielles. Trois mille maisons qu'il faudra à nouveau parcourir une à une aujourd'hui, palmes aux pieds et bouteille d'oxygène sur le dos. Car, si partout ailleurs le décompte des victimes semble achevé, La Faute-sur-Mer restait encore, hier soir, une lagune trouble et confuse. Noyée en moins d'un quart d'heure par une vague nocturne de 8 mètres de haut, la petite presqu'île aux contours de cuvette aura ainsi tué, dimanche, 27 personnes, soit plus de la moitié des victimes françaises de la tempête Xynthia. La « catastrophe nationale » proclamée par Nicolas Sarkozy étant donc d'abord vécue ici comme une catastrophe tragiquement locale.
Engagés dans une course contre la montre trop vite compromise hier par la nuit, les 150 plongeurs et sauveteurs aquatiques reprendront aujourd'hui dès l'aube leur minutieux ratissage parmi ce labyrinthe de villas aux volets clos interdit aux curieux. À coups de peinture rouge tagués sur les façades des foyers explorés, pompiers et gendarmes se relaient ainsi depuis déjà deux jours, loin du chassé-croisé des rares rescapés osant la quête bien improbable d'un pull ou d'une carte d'identité. « Nous avons fait l'essentiel mais, par précaution, il faudra repasser dans les maisons qui ont été visitées en urgence au lendemain de la tempête, explique le commandant Raison. En permanence, des gens continuent de venir nous voir pour dire qu'ils craignent que l'un de leurs proches soit resté coincé. Bien souvent, heureusement, ceux-ci ont été évacués depuis longtemps. »
Trou dans le toit
Un inventaire d'autant plus compliqué que la plupart de ces maisons submergées ne sont, en fait, que des résidences secondaires désertées par leurs propriétaires en hiver. Pour les autres, les quelque 750 riverains permanents du lotissement Ostrea, le salut n'est venu que d'un réveil opportun et souvent d'un trou creusé à la va-vite dans le toit. « L'envie d'aller aux toilettes m'a réveillée, sans ça je serais morte », raconte ainsi Mauricette, une septuagénaire prise au piège six heures durant au sommet de sa maison. « En ouvrant la porte de ma chambre, je me suis soudain retrouvée avec de l'eau jusqu'à la gorge. Nous savions bien que le vent allait nous tomber sur la tête cette nuit-là, mais pas l'eau. Non, vraiment personne dans le quartier n'avait pensé à l'eau. »
Pour autant, si la majorité des sinistrés préfèrent évoquer la fatalité d'un scénario improbable plutôt que de mettre en cause les autorités, d'autres - de plus en plus nombreux - se demandent pourquoi le sacro-saint principe de précaution n'a pas cette fois été appliqué. « L'alerte rouge était lancée depuis la fin d'après-midi samedi, la préfecture avait plus de huit heures devant elle pour nous évacuer », ne décolère pas un groupe de retraités. Soutenus par le maire de La Faute-sur-Mer qui assure que rien ne laissait présager une telle catastrophe, les services de l'État répondent qu'il aurait alors fallu évacuer 400 000 des 600 000 Vendéens si toutes les zones à risques avaient fait l'objet d'une telle mesure.
Mais plus encore que ce début de polémique, l'urbanisation exhaustive de cette si fine langue de sable qu'est la pointe d'Arçay pourrait bien provoquer de gros remous dans les prochains jours. Car, au bout du bout d'une communauté de communes explicitement baptisée « Pays né de la mer », les plus anciens se souviendront sans doute que les 5 kilomètres de digues élevés dans les années 30 l'ont été afin de protéger les champs alentour, et certainement pas un village champignon désormais fréquenté par plus de 40 000 personnes en été. Dans un rapport resté en 2008 particulièrement discret, la DDE soupçonnait pourtant cette trop belle carte postale de pins et de dunes d'être le terreau idéal à une violente submersion marine. « La rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes », avaient, à l'époque, prévenu les techniciens de l'Équipement.
« Les digues n'ont pas cédé »
Pris en étau entre l'océan et l'estuaire du Lay, aussi défigurés l'un que l'autre ce week-end, les digues vieillissantes n'auront, en effet, pas épargné bien longtemps ce petit paradis maritime, dont il faut bien reconnaître que les avatars pullulent partout ou presque le long de la côte atlantique. « Sauf que, contrairement à ce que l'on raconte, les digues n'ont pas cédé », se défendaient hier soir le secrétaire de mairie et l'adjoint au maire, Patrick Maslin. « Elles ont débordé, oui, mais pas cassé. Quant aux constructions, elles sont toujours réalisées dans les règles de l'art dans notre commune. On a construit un peu, pas à outrance. »
Hélas, si le plan de prévention des risques d'inondations a bel et bien défini en 2007 une zone non constructible de 50 mètres autour de la digue, il ne concernait évidemment pas les centaines de maisons bâties auparavant.
« Sud Ouest » Solidarité avec les victimes de Xynthia
« Sud Ouest » Solidarité lance un appel en faveur des sinistrés de notre région. Les dons que vous nous ferez parvenir seront distribués auprès des sinistrés dans leur intégralité. En effet, grâce à l'appui permanent de « Sud Ouest », nous n'avons aucun frais de fonctionnement et redistribuons les dons reçus. Bien entendu, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant de bénéficier d'un dégrèvement des deux tiers du montant de votre don. Adressez vos dons à « Sud Ouest » Solidarité, Tempête Xynthia BP 20086 - 33036 Bordeaux Cedex."