Trombes lacustres sur le lac Léman le 08-08-13
Posté : dim. août 11, 2013 06:14
Dans mes rêves les plus fous d'ancien marin, j'avais coché la case "trombe marine". Aujourd'hui une phrase de St-Exupéry résonne dans mon esprit : "Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité."
Depuis quelques jours j'attends une échéance : Dean a évoqué une possibilité de trombe sur le Léman. Le phénomène est rare mais récurrent et le lac est connu et réputé pour ses trombes lacustres, sur le Haut Léman généralement. Le lac est bien chaud. La situation de traine peu active est particulièrement favorable au développement du phénomène attendu. Je n'étudie pas plus que cela les modèles, mais constate quand même que Cosmo modélise des précipitations sur le lac, en fin de journée.
Dès le matin, j'ai la tête dans les nuages. Je fais de mon mieux pour rester concentré au travail. Par chance, en début d'après midi, je me trouve sur une terrasse. Dean est en route pour le haut Léman. Lorsque soudain je devine un tube au loin, sur le petit lac. J'appelle immédiatement Dean. Pris de court, il ne peut que constater la présence de la trombe sur sa droite, dans un endroit assez inhabituel du lac. Issue d'un cumulus à faible développement vertical, elle est aussi inattendue qu'éphémère et dure tout au plus trois minutes. Dans un élan de sagesse, de génie, (ou de folie :D), Dean me dit : il y en aura d'autres...
Je m'affaire, puis prends la route en fin d'après midi. D'astreinte, je ne peux pas franchir la frontière, je suis condamné à regarder le spectacle du côté français. Ce sera ma chance.
En ce mardi un peu frais, les cumulus ont la blancheur immaculée des lendemains d'orage. La convection diurne se fait sur les terres. Je regarde de gros cumulus défiler sur la Suisse. Le lac est vierge de nuages, il va falloir patienter.
(1)
Les heures défilent... des congestus menaçants se forment à l'ouest du lac. Le ciel est chargé, le soleil caché. Soudain, en début de soirée, et conformément aux prévisions du modèle, la convection prend sur le lac. Dean m'appelle, le scénario est conforme.
Suite à la dégradation du jour précédent, l'atmosphère est limpide. On pourrait presque toucher Lausanne. La navette transporte des passagers pressés qui se moquent bien des couleurs du ciel vespéral.
(2)
Posté sur une hauteur de Evian, j'observe les premiers rideaux de précipitation naître en face, au milieu du lac. Les bases prennent de la consistance.
(3)
A partir de ce moment, tout va très vite. Sous mes yeux incrédules, deux tubas se forment, dans le rideau de précips. Je ne perdrais pas une seconde du spectacle qui suit.
(4)
les tubas prennent de l'ampleur et condensent de plus en plus.
(5)
(6)
Rapidement, je réalise qu'un buisson est apparu sous le tuba de droite. Au même moment plusieurs personnes s'intéressent à mon activité. Plus étonnées par mon matériel que par la couleur du ciel, je leur montre le phénomène sur le lac. Leur réaction m'amuse : "Mon Dieu des tornades se forment. C'est dangereux ?".
(7)
(8)
Enfin, le moment espéré se réalise. Les deux buissons deviennent visibles. Je suis dans un état d'excitation indescriptible.
(9)
Les trombes se délitent au bout de quelques minutes, puis la vie reprend ses droits. Comme si de rien n'était la navette Lausanne-Evian continue ses va et vient.
(10)
Quelques tubas réapparaissent ci ou là mais il ne donneront pas une quatrième trombe, au grand regret de Olive qui a rejoint Dean.
(11)
Je regarde les cumulus s'éloigner vers le haut lac, ils évoluent en Cb. Je reprends la route en direction de St Gingolph.
(12)
Mon épopée se finit aux frontières du pays. Il est 23h, la fête est terminée.
Merci à Dean, je salue son talent de prévisionniste. Nous avons partagé un moment exceptionnel en regardant ces trombes franco-suisses.
Depuis quelques jours j'attends une échéance : Dean a évoqué une possibilité de trombe sur le Léman. Le phénomène est rare mais récurrent et le lac est connu et réputé pour ses trombes lacustres, sur le Haut Léman généralement. Le lac est bien chaud. La situation de traine peu active est particulièrement favorable au développement du phénomène attendu. Je n'étudie pas plus que cela les modèles, mais constate quand même que Cosmo modélise des précipitations sur le lac, en fin de journée.
Dès le matin, j'ai la tête dans les nuages. Je fais de mon mieux pour rester concentré au travail. Par chance, en début d'après midi, je me trouve sur une terrasse. Dean est en route pour le haut Léman. Lorsque soudain je devine un tube au loin, sur le petit lac. J'appelle immédiatement Dean. Pris de court, il ne peut que constater la présence de la trombe sur sa droite, dans un endroit assez inhabituel du lac. Issue d'un cumulus à faible développement vertical, elle est aussi inattendue qu'éphémère et dure tout au plus trois minutes. Dans un élan de sagesse, de génie, (ou de folie :D), Dean me dit : il y en aura d'autres...
Je m'affaire, puis prends la route en fin d'après midi. D'astreinte, je ne peux pas franchir la frontière, je suis condamné à regarder le spectacle du côté français. Ce sera ma chance.
En ce mardi un peu frais, les cumulus ont la blancheur immaculée des lendemains d'orage. La convection diurne se fait sur les terres. Je regarde de gros cumulus défiler sur la Suisse. Le lac est vierge de nuages, il va falloir patienter.
(1)
Les heures défilent... des congestus menaçants se forment à l'ouest du lac. Le ciel est chargé, le soleil caché. Soudain, en début de soirée, et conformément aux prévisions du modèle, la convection prend sur le lac. Dean m'appelle, le scénario est conforme.
Suite à la dégradation du jour précédent, l'atmosphère est limpide. On pourrait presque toucher Lausanne. La navette transporte des passagers pressés qui se moquent bien des couleurs du ciel vespéral.
(2)
Posté sur une hauteur de Evian, j'observe les premiers rideaux de précipitation naître en face, au milieu du lac. Les bases prennent de la consistance.
(3)
A partir de ce moment, tout va très vite. Sous mes yeux incrédules, deux tubas se forment, dans le rideau de précips. Je ne perdrais pas une seconde du spectacle qui suit.
(4)
les tubas prennent de l'ampleur et condensent de plus en plus.
(5)
(6)
Rapidement, je réalise qu'un buisson est apparu sous le tuba de droite. Au même moment plusieurs personnes s'intéressent à mon activité. Plus étonnées par mon matériel que par la couleur du ciel, je leur montre le phénomène sur le lac. Leur réaction m'amuse : "Mon Dieu des tornades se forment. C'est dangereux ?".
(7)
(8)
Enfin, le moment espéré se réalise. Les deux buissons deviennent visibles. Je suis dans un état d'excitation indescriptible.
(9)
Les trombes se délitent au bout de quelques minutes, puis la vie reprend ses droits. Comme si de rien n'était la navette Lausanne-Evian continue ses va et vient.
(10)
Quelques tubas réapparaissent ci ou là mais il ne donneront pas une quatrième trombe, au grand regret de Olive qui a rejoint Dean.
(11)
Je regarde les cumulus s'éloigner vers le haut lac, ils évoluent en Cb. Je reprends la route en direction de St Gingolph.
(12)
Mon épopée se finit aux frontières du pays. Il est 23h, la fête est terminée.
Merci à Dean, je salue son talent de prévisionniste. Nous avons partagé un moment exceptionnel en regardant ces trombes franco-suisses.